René Rast et Audi, c'est fini !
Le 9 octobre prochain, à Hockenheim, à l'issue de la finale de la saison 2022 du DTM, René Rast fera ses adieux à Audi. Un constructeur qu'il a rejoint en 2011 après que Porsche a constamment refusé de lui ouvrir ses portes malgré ses succès en Carrera Cup Allemagne et Supercup.
Champion ADAC GT Masters 2014, lauréat des 24 Heures de Spa 2012 et 2014, des 24 Heures du Nürburgring 2014 ou encore des 24 Heures de Daytona 2012 et 2016 (en GTD), l'Allemand de 35 ans a également pris part à l'édition 2015 des 24 Heures du Mans vêtu d'une combinaison frappée des quatre anneaux, terminant 7e sur une R18 e-tron quattro partagée avec Marco Bonanomi et Filipe Albuquerque.
Mais l'idylle unissant ce résident autrichien à la firme d'Ingolstadt fait également état de trois titres en DTM, tous glanés sur une RS 5 DTM. Pourtant, rien ne le prédestinait à faire carrière dans la discipline. Mais dans la soirée du 16 juillet 2016, il lui a été demandé de se rendre le plus rapidement possible à Zandvoort (Pays-Bas) pour suppléer au pied levé Adrien Tambay, blessé. Sans aucune préparation, il s'est battu avec les meilleurs spécialistes de la discipline, preuve supplémentaire d'une capacité d'adaptation hors du commun. Rappelé pour remplacer Mattias Ekström lors de la finale, il a gagné sa place pour l'exercice 2017.
Dès sa première saison complète, Rast a coiffé la couronne de champion avant de terminer deuxième en 2018 et de récupérer son bien en 2019 et 2020
En quatre ans au volant de la RS 5 DTM, Rast a signé 24 victoires, 20 pole positions, 14 meilleurs tours en course et 1 113 points en 77 départs, pour une moyenne de 14 unités par course ! Y ajoutera-t-il un quatrième titre cette année ? Rien d'impossible puisqu'il pointe au troisième rang du championnat.
Son passage en Formule E – discipline qu'il devrait retrouver l'an prochain dans un top team – a laissé moins de traces, avec seulement deux podiums en deux saisons.
« Ce que René Rast a accompli pour Audi Sport, en particulier en DTM, est unique, souligne Oliver Hoffmann, membre du conseil d'administration pour le développement technique d'Audi. Et cela rend plus douloureux encore le fait de devoir laisser partir René. Notre programme de sport automobile fait actuellement l'objet d'une restructuration complète dans le cadre de l'électrification de l'entreprise. Et René est également à un moment charnière de sa carrière et il souhaite prendre un nouveau cap. René Rast occupe une place importante dans l'histoire d'Audi Sport et il restera toujours un ami de la famille Audi. Nous lui souhaitons le meilleur pour son avenir ».
Après WRT, c'est un autre grand nom ayant marqué l'histoire de la marque qui décide d'aller voir ailleurs, preuve supplémentaire qu'hormis un programme Dakar fort décrié, Audi se désintéresse chaque jour un peu plus du monde de la course, et c'est bien ça qui nous inquiète le plus.
Commentaires (2)
Connectez-vous pour commenter l'article
LittleBen
16 aoû. 2022 • 15:24
A la fin des années 90 et au début des années 2000, Audi a réalisé quelque chose de magistral en apportant énormément de cohérence entre ses activités et engagements sportifs et l’évolution de ses voitures de route, avec de très bons retours sur investissement. A tel point que cette success story était enseignée dans les écoles de management!
L’arrêt du programme LMP1 pour cause de « diesel gate » a fait mal, mais l’annonce d’un retour en endurance avait ramené un peu de cette cohérence. Et répondait apparemment aux attentes du public - il suffit de voir le nombre de casquettes Audi encore présentes dans les tribunes sur les épreuves du WEC pour s’en convaincre …
Depuis le début de cette année, en revanche, il devient très compliqué de comprendre la démarche d’Audi …
Si la transition vers l’électrification amène une restructuration des activités sportives de la marque (comme le communiqué ci-dessus l’indique), comment expliquer que le principal engagement d’Audi en sport auto semble se diriger tout droit dans la direction de la … F1?
Tout cela pour y retrouver … Porsche, alors que le groupe VW ne semblait pas apprécier les redondances d’engagements dans les disciplines majeures du temps des LMP1.
Comment expliquer par ailleurs cette excursion probablement très onéreuse au Dakar avec des véhicules monstrueux d’apparence et de consommation d’énergie?
Le manque de clarté de leur stratégie sportive (s’il en reste une et si le mot stratégie peut encore être utilisé) explique certainement la fuite de cerveaux et de quelques-unes de leurs perles (WRT, Rast etc.) mais je crains pour eux qu’il puisse également avoir un impact sur le succès de leur gamme routière à moyen terme.
vvf36
16 aoû. 2022 • 21:58