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Pascal Rauturier (Graff) : "On ne peut pas arriver en LM P2 en claquant des doigts"

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2 juin. 2017 • 12:00
par
lm@endurance-info.com
Fort de 11 participations aux 24 Heures du Mans, la dernière remontant à 1993, le Graff revient en force cette année dans la Sarthe. Deux ORECA 07 seront au départ sous la direction de Pascal Rauturier qui a repris le team de Jean-Philippe Grand avec comme ambition de remettre l'écurie sur la grille des 24 Heures du Mans. Pari réussi en faisant confiance à la filière Endurance mise en place par l'ACO. Vice-champion LM P3 en ELMS la saison passée, le Graff monte d'un cran cette année avec le LM P2, sans mettre de côté ses engagements en CN et LM P3.Enzo Guibbert, Eric Trouillet et James Winslow se partageront le baquet de la #39, la #40 étant confiée à James Allen, Franck Matelli et Richard Bradley. Quatre des six pilotes de l'effectif débuteront dans la Sarthe. Avant le début des hostilités, Pascal Rauturier a fait le point avec nous sur le retour du Graff au Mans.L'équipe est bien installée au sein du paddock ?"Tout a été bien préparé en amont. Nous avons la chance d'être soutenu par un grand groupe industriel, ce qui facilite la préparation. Trouillet Rent est déjà impliqué dans les semi-remorques dédiés à la compétition. C'est nettement plus facile à gérer pour toute la préparation. L'équipe ne s'est pas réveillée il y a 15 jours pour la mise en place. Il a fallu établir des plans, faire une liste et surtout tenter de ne rien oublier. Au Mans, le staff du Graff représente environ 50 personnes, inclus le Road To Le Mans où nous avons quatre Ligier JS P3. Sept semi-remorques ont fait le déplacement pour l'installation complète."La partie technique prend une part importante ?"Il a forcément fallu renforcer l'équipe. Avec sept ingénieurs pour la course, on se donne les moyens techniques de réussir. L'organigramme d'ingénieurs est solide. Nous avons un projet sur quatre ans et il est important de briller dès la première année. On sait que ça ne sera pas évident, mais le Graff ne veut rien laisser au hasard. J'ai différentes courses d'endurance à mon actif, mais je vais vivre mes premières 24 Heures du Mans en tant qu'équipe."Après deux manches European Le Mans Series, le bilan est positif ?"S'il y a un an on m'avait dit que le Graff ferait partie des outsiders, je ne pense pas que je l'aurais cru. Le bilan d'ensemble est positif mais j'ai tout de même une déception car nous avons le matériel et les pilotes pour gagner. Nous pêchons encore un peu par notre jeunesse dans la catégorie LM P2 qui pour nous est toute nouvelle. On respecte au mieux les consignes d'ORECA. Enzo (Guibbert) fait partie des confirmations comme l'a montré sa pole à Monza."
Il n'y a pas le moindre regret à être passé en LM P2 ?"Le choix de la catégorie était le bon, tout comme le châssis et la décision d'aligner deux autos. Graff se doit de briller à l'international. On ne fait pas cela pour l'ego. L'équipe a été remise sur pied il y a quatre ans avec comme objectif de s'inscrire sur la durée en endurance."L'étape LM P3 était obligatoire ?"C'est pour nous un passage incontournable avec comme démarche d'arriver en LM P2. Le programme LM P3 nous a permis de nous mettre dans le bain. On ne peut pas arriver en LM P2 en claquant des doigts. C'est le fruit du travail mis en place depuis quatre ans. La filière Endurance permet de former nos pilotes via le CN puis le LM P3."
Graff ne souhaite pas mettre de côté le LM P3 ?"Il y a un vrai engouement pour le prototype. Le but de Graff est d'être une pépinière de jeunes talents comme ça l'était en monoplace. C'est dans l'ADN de l'équipe. Le LM P2 attire du monde."Eric Trouillet est l'exemple parfait du gentleman qui a débuté en CN puis le LM P3 et maintenant le LM P2..."Il faut que les pilotes soient dans les bonnes cases. Quelqu'un qui veut accéder au Mans ne peut pas décider d'y aller en se levant le matin. Cela passe par le CN puis le LM P3. Il faut la condition physique qui va avec. On lui demande d'avoir un niveau de pilote semi-professionnel. Il faut connaître le règlement et les différentes procédures. Notre travail est de conseiller et canaliser."
Quel est l'objectif pour cette édition 2017 des 24 Heures du Mans ?"Le premier est de terminer l'épreuve, le deuxième de ne pas commettre la moindre erreur et le troisième de ne pas tomber en panne. Si les trois sont réunis, le top 10 sera là." 

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