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Michèle Mouton : "Piloter doit être aussi facile pour une femme que pour un homme"

Divers
24 fév. 2018 • 10:15
par
lm@endurance-info.com
Depuis 2010 et l'équipage de la Ford GT/Matech Competition composé de Rahel Frey, Cindy Allemann et Natacha Gachnang, plus aucun équipage 100% féminin n'a pris part aux 24 Heures du Mans. Plusieurs projets ont été montés ces dernières années mais aucun n'a pu aller à son terme. La présence du Tour de France de l'Egalité Hommes/Femmes dans la Sathe a permis de confirmer qu'une femme a autant sa place qu'un homme dans un milieu qui a la réputation d'être machiste, qu'elle soit pilote, ingénieur, mécanicienne, commissaire mais aussi grid girl.Il va falloir s'y habituer, les femmes vont prendre de plus en plus de place en sport automobile. La FIA, sous la direction de Michèle Mouton, a mis en place une commission des femmes dès 2010, soit un an après l'élection de Jean Todt à la tête de la FIA."Différents projets sont en gestation," a déclaré Michèle en visioconférence jeudi dernier au Welcome du Circuit des 24 Heures du Mans en présence de Marlène Schiappa, Secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité Femmes/Hommes. "Le programme 'The Girls on Track' est lancé en partenariat avec 8 fédérations européennes. Il faut maintenant créer des centres de formation. Piloter doit être aussi facile pour une femme que pour un homme. Le sport automobile fait partie des rares sports où il n'y a pas de classement distinctif entre les deux sexes et je suis contre une telle distinction. Dans ma carrière, j'ai eu la chance de disposer du même matériel que les hommes en ayant la confiance des constructeurs.""La motivation fait qu'une femme peut réussir en sport automobile aussi bien qu'un homme," martèle Michèle Mouton. "Il n'y a pas différentes façons de conduire vite une voiture de course."Les huit fédérations européennes à participer au programme sont : Allemagne, Belgique, Finlande, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Slovaquie, Suède. Par ailleurs, le CDES-PROGESPORT (Centre de Droit et d’Economie du Sport) de l’Université de Limoges sera associé au projet en se chargeant de l’un de ses aspects fondamentaux. Le CDES réalisera une étude sociologique permettant d’étayer et d’analyser la réussite du programme et de formuler des recommandations aux intervenants du sport sur les moyens de renforcer la participation des femmes et de combattre les stéréotypes sexistes. Le programme, appelé aussi "FIA European Young Women Programme," sera lancé officiellement le 7 mars 2018 – Journée internationale de la femme – en marge du Salon de l’automobile de Genève. Ce projet déployé sur deux ans propose un format de Karting Slalom abordable et immédiatement accessible, un concept nouveau sur lequel travaille actuellement la FIA qui vise à installer dans les centres-villes des pistes de slalom sur asphalte délimitées par des cônes. Durant la première année, les épreuves de Karting Slalom s’adresseront aux jeunes filles de 13 à 18 ans dans les huit pays européens des ASN partenaires sélectionnées. Début 2019, les trois meilleures jeunes filles retenues à l’issue des épreuves nationales s’affronteront lors d’une finale européenne dans l’espoir de figurer parmi les six pilotes sélectionnées pour former l’Equipe européenne qui participera aux "FIA Driver Training Camps", où elles suivront un programme sportif et éducatif soutenu par la FIA.La finale européenne se déroulera au Mans au printemps 2019."Nous voulons contribuer à faire émerger les jeunes talents féminins en créant des épreuves qui soient ludiques et accessibles à un large public mais également abordables et faciles à organiser pour une ASN", a expliqué Michèle Mouton. "Ce format d’épreuve, avec des règles communes et des circuits installés dans des zones très fréquentées, permet d’atteindre ces objectifs. Nous espérons que plusieurs centaines de jeunes filles auront envie de venir faire un essai lors de ces week-ends de Karting Slalom. Outre la possibilité de se familiariser avec la conduite d’un kart, ces épreuves feront découvrir à un public jeune et renouvelé des initiatives de sécurité routière ainsi que les actions de la FIA, des ASN et du sport automobile en général, et inciteront peut-être des femmes à s’engager dans l’un des divers domaines concernés. C’est pour nous une formidable opportunité de montrer aux jeunes de manière concrète ce qu’est le sport automobile et il y a tout lieu de croire que nous attirerons une nouvelle génération de femmes dans cet univers."

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