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Les 24 Heures du Mans vues par... Patrick Pons

9 juin. 2019 • 12:08
par
lm@endurance-info.com

Évoquer les 24 heures du Mans me ramène systématiquement en enfance. Au milieu des années 70, mon Papa passait son brevet de pilote privé et pour faire quelques heures de vol nous partions assez régulièrement de Rouen Boos pour aller au Mans. Je devais avoir 6 ou 7 ans la 1ère fois que je suis allé sur ce circuit pour voir une course de Renault 5. Cela reste aujourd’hui un de mes souvenirs d’enfance les plus marquants. Chaque année, à la mi-juin, je voyais mon père et mon oncle néerlandais, producteur radio, partir au Mans pour les 24 heures. Je rêvais de partir avec eux mais malheureusement je devais rester à la maison...

Heureusement, malgré les 3 seules chaînes télé de l’époque la course mythique était largement diffusée et je passais mon week-end devant la télé. A cette époque les 24 Heures du Mans représentaient un événement très attendu au niveau national et toute la France vibrait pour ses Renault et ses Matra. La France était le pays Roi de la course automobile. Cela a disparu aujourd’hui...

A la télé, ils parlent des Hunaudières, de Mulsanne et d’Arnage. Je comprends que c’est mythique et que ces endroits feront partie de ma vie. Pourtant ma 1ère édition des 24 Heures du Mans sera très tardive (1997) et restera un moment clé de ma vie. Plus jamais je ne manquerai cette course. Chaque année nous nous retrouvons au Parking Rouge avec mon frère et nos amis. Comme tout le monde, nous campons malgré l’interdiction. On fait la fête et on assiste à la course comme un spectacle de 24 heures sans trop savoir qui fait quoi. On arrive le vendredi, on repart le dimanche, ça passe très vite et dès le lundi on commence à rêver de l’édition suivante. D’année en année on prend ses repères et on commence à avoir ses habitudes. On veut tout connaître du mythe. Connaître les recoins du circuit les anecdotes si nombreuses. On se met à étudier le palmarès. Bref on veut faire partie du truc. Puis viennent les "tics et les tocs"...

Par exemple je fais toujours un tour du circuit avec ma voiture lorsque j’arrive et puis un dernier avant de rentrer. On se met dans une bulle et dans une atmosphère indescriptible. Il y a une odeur particulière. On est au Mans et pour une semaine plus rien d’autre n’existe. 

En 2005 nous faisons la connaissance de Pascal et Nelly qui deviennent très vite des amis. Ils habitent Arnage et nous reçoivent chez eux. Ça tombe bien Arnage est mon endroit préféré du circuit et c’est la que je passe la quasi totalité de la course. Cela nous donne un certain confort et nous permet maintenant d’assister à la totalité de l’événement. 

La course automobile est aussi une histoire de famille depuis mon arrière-grand-père qui avant la guerre 14/18 avait construit 2 châssis de course GEP (Godefroy-Esmenard-Pons) à Colombes mais l’atelier fut bombardé...Mon grand-père a été propriétaire de Bugatti Porsche ou encore de Ferrari et était un passionné des 24 heures du Mans. Mon Papa quand à lui a assisté à sa 1ère édition des 24 heures en 1955 prétextant le décès de sa grand-mère (en pleine forme) afin de pouvoir s’échapper de son pensionnat...Retour difficile le lundi matin à l’école. Peu importe, la grand-mère allait bien et il avait vu la course... une triste course...

En 2007, lors d’un voyage à Madagascar je suis invité à faire du Karting 125 rotax max. Dès mon retour à Paris je m’offre un Kart et nous commençons à rouler au Racing Kart de Cormeilles avec mon frère Anthony et sa femme Pascale. Un autre tournant de notre histoire avec Le Mans. Nous roulons souvent et nous nous amusons beaucoup. Lui est assez doué, moi moins...Il se met à faire de sport automobile avec Raymond Narac et IMSA Performance avec une Porsche. Les résultats sont bons, et en 2012 Raymond emmène Anthony avec lui et Nicolas Armindo pour faire les 24 Heures. Ils finiront 2ème de la catégorie GTE-Am. 

Dix ans plus tôt j’étais en bord de piste au tertre rouge à rêver de l’impossible avec mon frère. Il a réalisé son rêve et moi le mien avec lui. En 2014 il recommence sur Ferrari avec Fabien Barthez et Soheil Ayari chez Jerome Policand. Ils finissent 9ème de leur catégorie.

Avec toutes ces années je me suis passionné pour la course en général et je sillonne les circuits de la planète (Spa, Daytona, Road Atlanta, Bathurst etc...) et cette passion je la dois aux 24 Heures du Mans. 

La semaine prochaine je vais assister à ma 23ème édition des 24 heures et comme chaque année je suis impatient... Parce que c’est la plus grande course au monde !

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