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Les 24 Heures du Mans vues par...Adrien Loiseau

29 mai. 2019 • 12:16
par
lm@endurance-info.com
Pour moi les 24 Heures du Mans restent une histoire de famille avant tout où on se transmet le virus de génération en génération. Mon grand-père était fan et a totalement rendu accro son fils qui a son tour me l'a transmis. 
Je suis né a quelques mètres du virage du Tertre Rouge a la Clinique du même nom, la même que celle où Sébastien Bourdais est venu à la vie. 
 
Mes premières 24 Heures du Mans remontent à 2003 a l'âge de quatre ans et demi. 
Les années suivantes, mon oncle m'emmenait voir le samedi après-midi la course. A l'époque, naïf que j'étais et l'innocence de mon âge faisait que je croyais que les 24 Heures s'arrêtait à minuit et reprenait le lendemain matin pour que les pilotes puissent dormir, oui je sais j'étais pas très futé. 
 
Vu que c'était la seule course que je voyais durant l'année et que je connaissais, j'étais loin d'être conscient de la chance que j'avais d'assister à la plus grande course au monde, que beaucoup donnerait cher pour être à ma place. 
 
Durant les 51 semaines suivant la course, je m'éclatais à jouer aux 24 Heures du Mans avec mes petites voitures en reproduisant ce que j'avais pu voir ou sur les différents événements qui s'étaient passés en juin. J'attendais à chaque fois cette course comme Noël car voir ces voitures tourner en rond me passionnait de plus en plus. De plus, le duel Audi vs Pescarolo était très passionnant. 
 
Mon oncle suivait (d'ailleurs il suit toujours ) la formule 1. Je ne comprenais pas forcément toutes ces émotions qu'une simple course comme Le Mans pouvait le rendre si heureux. 
C'est à partir de 2008 que le virus s'est généralisé dans mon corps. Lors de la Journée Test, j'étais au Tertre Rouge et je regardais la Ferrari 430 GT2 du JMB Racing. Je me suis dit que le pilote devait prendre un pied monumental à rouler à des vitesses folles; prendre des courbes a fond, pouvoir freiner fort et accélérer à fond. Bref, les pilotes doivent avoir le "smile" sous le casque. C'était également la première fois où j'ai eu l'occasion d'assister aux 24 Heures de nuit et j'en ai pris plein les yeux. Voir les jeux de lumières entre GT et LMP était juste magnifique et c'est peut-être que c'est moi, mais j'ai eu l'impression d'entendre mieux le son des moteurs la nuit que le jour. Cela doit être dû au fait que vu qu'on ne voit pas les carrosseries des voitures, on se repère au son. 
 
 
A la fin des 24 Heures, j'en avais plein les yeux et plein les oreilles au point d'avoir des acouphènes pendant plusieurs jours. Je me suis donc renseigné sur la course et j'ai appris qu'il y avait d'autres grandes courses et mêmes des championnats. 
 
Plus les éditions passaient et plus ma passion prenait de plus en plus de place dans ma vie. 
Il y a quelques années, j'ai decouvert qu'on pouvait vivre les 24 Heures du Mans de façon différente grâce a la photographie, une autre passion que j'ai découvert. 
 
En 15 éditions des 24 Heures du Mans vécues, je me dit que finalement, j'ai quand même vu des voitures mythiques comme les Bentley Speed 8, Audi R8, Ferrari 550, Corvette ou Porsche, Peugeot 908 et le duel incroyable Toyota, Porsche, Audi qui nous aura offert trois éditions incontournables. 
 
Les 24 Heures du Mans sont pour moi immanquables et je ne compte plus le nombres d'heures séchées au collège pour pouvoir assister à la grande semaine. 
 
Au lycée, j'ai ensuite été en internat et vu qu'en seconde on n'a pas d'examen, j'ai tout simplement pris une semaine de vacances. Les deux années suivantes étaient moins drôles où à chaque fois, mes examens se déroulaient toujours pendant la grande semaine des 24 Heures. J'ai donc loupé deux années de suite les essais, ce qui pour moi était une véritable torture. 
 
J'ai donc énormément de bons souvenirs au Mans mais aussi un douloureux en 2013 puisque j'étais au Tertre Rouge au départ et au troisième tour, alors qu'on assistait a une bataille incroyable entre Toyota et Audi, tout d'un coup surgit la carcasse d'une Aston Martin a quelques mètres de moi !!! Quand j'ai appris le triste décès d'Allan Simonsen, j'ai eu du mal à y croire et ce drame m'a appris pas mal de choses notamment le fait que les pilotes sont comme vous et moi. Ils ont une famille, des amis, ils ont peur, ils connaissent le stress, ils peuvent être tristes. Pour résumer,  ils sont humains. 
 
Pour répondre a votre question, que représente les 24 Heures du Mans pour moi c'est tout simplement un mode de vie où pendant une semaine, tout s'arrête et où le monde entier se déplace dans la Sarthe pour assister à une lutte incroyable, que ce soit sur le plan mécanique que humain. Pour moi c'est toute ma vie. 

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