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Eric Van de Vyver : "La saison 2017 se présente plutôt bien..."

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28 fév. 2017 • 10:00
par
claudeenduranceinfocom

Les traditionnels essais d'avant-saison de la VdeV Endurance Series avaient lieu le week-end dernier sur le circuit de Magny-Cours, l'occasion pour nous de faire le point sur la saison à venir avec Eric Van de Vyver, créateur et maître d'oeuvre de la Série. Eric ne se contente pas de diriger la VdeV Endurance Series, mais on le retrouvera comme d'habitude derrière un volant, en VHC avec l'inoxydable TVR Griffiths de VdeV Sport en Endurance GT/Tourisme/LMP3 /PFV avec la Renault Sport R.S.01 de AB Sport Auto.

Eric, prenons la saison discipline par discipline et commençons donc par le VHC. Aucune « ancienne » ne participait à ces essais de Magny-Cours. Qu'en est-il pour la saison 2017 ?

« On va mettre en place quelque chose d'un peu nouveau pour le VHC. Avec Pascal Dro, on a trouvé des gens qui voulaient rouler avec des voitures -qui seront bien sûr avec arceau, toute la sécurité des VHC-, des Porsche 911, des Porsche 944 , avec des voitures pas trop chères et homologuées. Là, on pourrait disposer d'une dizaine de voitures qui s'ajouteraient aux 15 voitures qui disputent habituellement le championnat, et on arriverait donc à un chiffre d'à peu près 25 voitures, ce qui ne serait pas mal. On aura deux courses de une heure, j'ai baissé les prix d'engagement pour faire venir des concurrents. Si le VHC redémarre, on essaiera de refaire les Deux Tours d'Horloge en 2018 ou en 2019. J'essaie de discuter avec d'autres organisateurs pour relancer un peu le VHC»

Pourtant, le Challenge VHC était florissant, il n'y a pas si longtemps...

« Oui, mais tout le monde connaît la raison de ce changement. Les VHC ont pris des valeurs pas possibles, les propriétaires ne sont pas tous pilotes comme moi, mais investisseurs. Ils achètent des voitures, les font rouler un petit peu, pas trop longtemps, chaque mois la voiture vaut 10 000€ de plus, donc ils les revendent, en achètent d'autres, et ainsi de suite. »

Le plateau va ressembler à quoi ?

« Les 15 voitures, ce seront à peu près celles de l'année dernière : la Porsche 911 RSR de Bernard Moreau, les Elva BMW MecaMoteur, la Lucchini Sport Meca, la GT40 des belges d'A.R.A Engineering et d'Alain Bazard, ma TVR qui va encore courir, les voitures de Cogemo, Porsche 2l et Alfa Romeo Giulia, peut-être d'autres qui vont arriver, plus les 10 de Pascal Dro, ce devrait être sympa. »

Le championnat Monoplace repart ?

« Oui et il fonctionne bien. Il faut dire qu'il n'y a plus beaucoup de championnats pour ces voitures. Ce seront toujours des Formule Renault 2l. J'ai eu des demandes pour des Formule 3 que j'ai refusées, car il ne faut pas déséquilibrer le plateau. Je prendrai peut-être par contre des voitures un peu plus petites, comme des Formule Abarth, par exemple. »

La Funyo fait le plein d'engagés ?

« Oui, en Funyo c'est complet. On a 40 voitures. L'année dernière, on avait une dizaine de SP05, là on a passé les 16, et on a changé le championnat. Pour les F5, on fait cette année un championnat A et B, et pareil pour les SP05. Cela va faire davantage de podiums, et ça contente les pilotes. Ce qui embête un peu les concurrents du Challenge Funyo, c'est la course de Portimão, parce que ça fait loin, mais ils n'ont plus le Mugello qui, même si il était un peu moins loin, était un peu compliqué d'accès et avec un trajet qui coûte cher avec les tunnels. »

Venons-en aux CN, un des gros morceaux de la série...

« Alors, en CN, c'est vrai qu'il ne va plus y avoir beaucoup de Ligier, mais ils en sortent une nouvelle théoriquement au milieu d'année d'après ce que m'a dit Jacques Nicolet. Juno, qui a été racheté par des portugais, va mettre une ou deux voitures dans les courses en Espagne et au Portugal, et ils vont sortir un nouveau châssis carbone pour 2018. Gibson, qui était déjà venu il y a deux ans, possède cinq voitures et ils vont essayer de faire quelques courses. Il y aura aussi la Tatuus de la Scuderia Bi & Bi, mais qui ne va pas faire toutes les courses, quatre ou cinq peut-être, avec la première vraisemblablement à Portimão. Chez Norma, on va retrouver les gros teams : Palmyr, TFT, CD Sport, DB Autosport, avec plusieurs voitures dans chaque camp. On aura aussi le Team One de Striebig, RC Formula arrive en protos avec une Norma pour Lionel Robert et son fils Antoine, d'autres Norma peut-être encore. Il y aura une Ligier sur certaines courses, celle de Frédéric Sausset et de Christophe Tinseau. Donc, je pense qu'on peut tabler au moins sur une bonne vingtaine de CN."

La nouveauté, ce sera le moteur Peugeot turbo, avec un préparateur unique, ce qui me semble être une bonne idée. RDM, qui fait déjà les moteurs des Funyo, est neutre, ce qui n'aurait pas été forcément le cas d'un autre fournisseur. Ils font un moteur unique, avec un boîtier unique, tout plombé, comme ça il n'y aura pas de polémiques, sinon si on laissait la liberté, ça pouvait faire beaucoup de chevaux d'écart au bout du compte."

Quand il y aura en piste le Honda et le moteur turbo, il y aura une BOP ?

« Bien sûr et elle est déjà faite. Le Honda et le Peugeot auront les mêmes performances. On sait que le Honda a plus d'allonge, il prend plus de tours. Par contre, le Peugeot turbo a plus de couple, donc il prend la puissance plus tôt. Donc, on va peut-être lui donner moins de puissance, mais le couple va contrebalancer. Le préparateur sera sur le circuit, fait la maintenance, a un ou deux moteurs de réserve, fait les contrôles avec la FFSA , tout est plombé, interdit de toucher... »

Passons au Challenge d'Endurance GT/Tourisme/LMP3/PFV. Il y a seulement deux GT ce week-end pour les essais. Pas trop d'inquiétude pour le plateau GT ?

« Non, ce n'étaient que les essais...La Renault R.S.01 AB Sport Auto n'était pas là car Franck Thybaud s'est cassé le genou. On a deux ou trois voitures, car Harry Tenekedzian va amener une Lamborghini Huracan. Il y aura aussi une autre Renault Sport R.S.01, mais qui ne sera, pas en GT3, celle de François Perrodo et Emmanuel Collard. Ils enlèvent juste les freins carbone pour les freins acier. Donc, comme cette Renault sera en configuration très différente de celles qui sont en GT3, en configuration Renault Sport Trophy à l'exception des freins carbone, elle courra en PFV comme les Ginetta G57. Saintéloc veut mettre une Audi, on devrait avoir une ou deux autres Ferrari, Almeras revient avec la Porsche Cup S, RMS sera là aussi avec l'équipage de 2016, Jean-Marc Bachelier, Howard Blank et Yannick Mallegol, Raymond Narac doit faire la saison avec une ou deux voitures, il y aura aussi une Huracan en version Super Trofeo. Des allemands nous ont contactés pour une Mercedes-AMG GT3. Sylvain Noël doit faire quelques courses avec une Porsche. On devrait avoir 12-15 GT. En plus, je travaille avec Renault Sport et ils m'ont dit qu'ils auraient peut-être 4-5 voitures pour le VdeV puisque le Trophy n'existe plus. Donc, on va peut-être en récupérer..."

Et les LMP3 ?

« On devrait en avoir une vingtaine ! En principe, dix Norma M30 de Norbert Santos étaient prévues pour le VdeV, la voiture venant de faire ses premiers tours. La première Norma est partie aux Etats-Unis, Yvan Muller aura la deuxième, Daniel Bassora la troisième, ...Il y a beaucoup de gens en attente. Philippe Haezebrouck en aura deux, il y a des italiens -Francesco Dracone- qui ont acheté deux M30. Ils ont aussi acheté une Ligier en attendant, ils vont venir avec la Ligier en attendant les Norma.

Il va aussi y avoir beaucoup de Ligier. Inter Europol Competition revient. Ils ont gagné le championnat en 2016 et cette année ils doublent la mise en engageant deux voitures. N'Race avait une JS P3 en 2016 et devrait en avoir deux cette année, et on doit avoir les autres équipes qui avaient des Ligier l'année dernière en VdeV comme le Wintec Racing qui avait fait la dernière manche à Estoril et qui repart en 2017 avec Cyril Denis et Edouard Héry. On va aussi avoir une ADESS-03, si bien qu'on devrait être parmi les premiers à avoir trois constructeurs LM P3 différents.

Du côté des PFV, on aura les Ginetta G57. Le Pegasus Racing va en faire courir deux comme ils l'ont annoncé en fin de semaine, dont une pour Lawrence Tomlinson et Mike Simpson. Le Simpson Motorsport revient, CWS, Nova Race aussi, donc ça va faire du nombre..."

Donc, à la mi-saison, le plateau du Challenge devrait être copieux...

«  Je pense qu'on peut atteindre facilement les 45 voitures... »

Au niveau de la réglementation, qu'est-ce qui change le plus ?

« On pénalise davantage les équipages qui ont un pilote Pro. On va limiter davantage le temps de conduite maximum des pilotes Pro. Ceux-ci en plus ne peuvent pas prendre le départ, on favorise un peu les gentlemen. Pour les GT, Michelin a sorti un nouveau pneu, plus résistant et qui devrait donc durer plus longtemps tout en étant aussi performant, en restant au même prix, ce qui fera faire des économies aux équipes. On change aussi de chronométreur, le chronométrage étant assuré cette année par ITS Chrono qui est basée à Montfaucon dans le Doubs. On aura aussi un live assuré par Motors TV/Motorsports TV et à la TV on aura deux émissions de 26 minutes par épreuve."

La catégorisation des pilotes?

« On continue ce qu'on avait fait cette année. Tout est basé sur le chrono. Si on s'aperçoit en cours de saison qu'un pilote est nettement plus rapide que  prévu, il change de catégorie et devient Elite. « 

Cette année, sept meetings, deux en Espagne, deux au Portugal et trois en France, pourquoi davantage de courses à l'étranger ?

« Je propose aux équipes qui ensuite choisissent. J'avais même proposé cette année une course à Spa-Francorchamps, mais ils n'en ont pas voulu pour diverses raisons. Il faut dire aussi qu'en France, on n'a pas tellement le choix. Le Mans, on y va tous les deux ans, donc ce sera pour 2018 . A part Magny-Cours, le Paul Ricard et Dijon, qui est de nouveau disponible, il n'y a rien de vraiment intéressant. Le Val de Vienne, par exemple, au niveau hébergement, c'est assez difficile jusque-là. Les circuits espagnols et portugais sont bien cette année avec Portimão, qui est un super circuit. L'an prochain, avec Le Mans, il y aura quatre circuits en France, et trois à l'étranger. En tout cas, la saison 2017 se présente plutôt bien. »

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