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Cinq questions à... Doug Fehan (Corvette Racing)

15 juin. 2018 • 14:00
par
David BRISTOL
Nom : Doug FehanEquipe : Corvette Racing (GTE Pro)Rôle : manager du programme CorvetteNombre de participations : 7Meilleur résultat : 8 succès en GT avec Corvette Racing (2001, 2002, 2003 en GTS, 2005, 2006, 2009 en GT1, 2011 et 2015 en GTE Pro)Regardiez-vous les 24 Heures du Mans à la télé quand vous étiez jeune ? Etiez-vous intéressé ? « A mon époque, Le Mans n’existait pas à la télé. J’obtenais des infos sur les 24 Heures du Mans à partir d’un magazine qui s’appelait SportCar Graphic. Cependant, il fallait attendre car il n’était disponible qu’en septembre. A l’intérieur, il y a l'histoire d’une course qui se déroulait en France, au Mans. J’avais 10 ans quand j’ai appris que Le Mans existait. Les images étaient alors en noir et blanc et j’étais fasciné par le fait que les pilotes pouvaient tourner pendant 24 heures consécutivement. Tous les soirs, avant de dormir, j’ouvrais à nouveau ce magazine, je regardais les images et relisais les articles. Je ne réalisais pas à l’époque que je me rendrais au Mans des années plus tard et encore moins en tant que responsable d’équipe. C’était un rêve d’y aller et je dois bien avouer que ça l’est toujours lorsque je marche, comme maintenant, dans la pitlane en train d’admirer les voitures. »Quels sont vos premiers souvenirs des 24 Heures du Mans ?« Je suis venu au Mans en tant qu’observateur en 1986, juste pour voir ce que c’était. Je me disais que j’avais déjà assisté à des centaines de courses, que je les avais toutes vues. Pourtant, quand j’y suis allé, ça a été un choc ! Comment une course comme celle-ci est possible ? Comment peut-elle être aussi magique ? J’ai déjà fait Daytona et Sebring des dizaines de fois, et bien d’autres choses, mais rien n’est comparable au Mans. Je suis venu en 2000 avec Corvette, mais c’était déjà planifié depuis deux ans. Benoit Forger, qui gérait le département marketing en France, nous a beaucoup aidé, il connaissait le contexte, il nous a aidé à remplir les papiers administratifs et beaucoup facilité la tâche. Nous aurions été perdus sans lui. Nous savions que le chemin serait long et que nous devions progresser. La première année ne fut pas trop mal et avons beaucoup appris. Nous sommes revenus en 2001 et avons gagné dès notre deuxième année, ce qui ne nous a pas aidé au niveau la direction de Corvette car ils ont alors pensé que gagner Le Mans était facile (rires). Cette année là, je n’arrivais pas à croire que nous allions gagner. Nous avions des soucis de boite de vitesses et lors du redémarrage du moteur. Nous avions une confortable avance et avons fait les réparations nécessaires. Je n’arrive pas à croire que c’était il y a 17 ans, j’ai l’impression que ça s’est passé il y a deux ans ! Je me rappelle de chaque moment, particulièrement du drapeau à damiers. C’était une telle émotion qui est toujours présente (Doug Fehan s’arrête de parler quelques secondes, les larmes lui montent aux yeux, ndlr). Vous pouvez constater les effets qu’une telle victoire peut encore avoir sur moi. Le Mans, c’est le Graal. Alors finir la course c’est déjà bien, mais la gagner c’est inimaginable. Pour moi, il n’y aura jamais rien de mieux que ça ! Rééditer cette exploit sept fois est juste phénoménal et nous avons été proche de le refaire l’an dernier. »Quelle est la voiture des 24 Heures du Mans que vous auriez aimé engager ? « C’est une excellente question ! J’ai adoré deux voitures de part leur forme et leur design : la Mercedes 300 SLS qui a gagné en 1952 et la Jaguar D. Même aujourd’hui, elles sont contemporaines. »Quelle est la voiture qui vous a fait rêver aux 24 Heures du Mans ?« Je citerais des GT, c'est-à-dire des autos que vous voyez dans les rues mais aux USA, nous n’avions pas vraiment de voitures de sport, j’étais pourtant fasciné par elles. Je parle là des années 50 et c’est l’époque qui correspond à la Jaguar Type D. Cette voiture était si excitante et faisait partie de la magie.»Quel pilote des 24 Heures du Mans vous a fait rêver ?« C’est très dur d’en citer, beaucoup ont été très bons. Par contre, je dois bien avouer que j’étais plus centré sur les voitures que sur les pilotes ! Je n’ai jamais vraiment eu de pilote favori, moi c’était les voitures qui me faisaient rêver ! »

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