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Trophée Jules Verne : Cap au nord pour Francis Joyon et son équipage

Divers
18 jan. 2017 • 7:21
par
lm@endurance-info.com

Beau temps, belle mer au large des côtes  brésiliennes. Au 33ème  jour de course contre le chronomètre,  IDEC SPORT, qui a attrapé le souffle des alizés dans ses voiles dans la nuit, progresse plein nord, à des vitesses de l’ordre de 25-30 nœuds en direction de l’équateur qu’il devrait franchir dans les 3-4 prochains jours. Bientôt pointés sous la barre des 4 500 milles restant à parcourir jusqu’à Ouessant, Francis Joyon et son équipage entament l’un des derniers tronçons de leur tour du monde dans des conditions aussi favorables aux milles faciles que propices au repos et à la récupération. De bon augure pour la suite de la conquête du Trophée Jules Verne, alors que la météo prévoit le passage d’un système dépressionnaire en Atlantique Nord et annonce un sprint final d’une belle intensité dans les ultimes longueurs d’une giration planétaire qui n’a pas encore fini d’affoler les compteurs.

Après une grande journée de bricolage du bateau et de toilettage des marins, douchés et rasés de près, Francis Joyon, Bernard Stamm, Alex Pella, Gwénolé Gahinet, Clément Surtel et Sébastien Audigane ne boudent pas leur plaisir de rencontrer des conditions plus clémentes, dans un régime d’alizés modérés suffisamment établis pour faire route directe.

Tribord amures, le grand trimaran rouge et gris, freiné tout la journée d’hier dans une zone de transition, a retrouvé de la vitesse et fait cap au nord, les étraves plantées vers l’équateur. « On a touché du vent et on navigue à des vitesses plutôt sympas de 26-27 nœuds, sans faire souffrir le bateau. Il n’y a pas trop de mer. Le bateau ne tape pas, les réglages sont constants. C’est plutôt bien paisible, c’est très agréable et ça nous change de ce que nous avons vécu ces dernières semaines. On laisse même le pilote barrer de temps en temps, ce qui fonctionne bien sous J1-grand voile haute avec quelques petits réglages réguliers pour encaisser les petites variantes de vent qu’on a », témoigne Clément Surtel, confiant dans le travail réalisé pour soigner les petits blessures, panser et « strater » les plaies dont souffrait IDEC SPORT, suite à sa traversée des mers australes à plein régime.

Grosse fatigue et siestes pour tous

Si le trimaran a bien encaissé ce traitement de choc en dépit de quelques petits bobos sans gravité, il en est de même pour les six hommes qui ne cachent pas ressentir le poids de la fatigue accumulée depuis le départ, le 16 décembre dernier du port de Brest. Sur les eaux désormais apaisées de l’Atlantique Sud, l’opportunité d’engranger un peu de sommeil pour rattraper des heures perdues dans la vieille attentive ou à la barre pour esquiver les « coup de boutoir » des océans sous les latitudes extrêmes, est une chance qu’aucun d’eux ne veut laisser passer. « Tout le monde se réveille fatigué et enchaîne de bonnes heures de sommeil : c’est là qu’on se rend compte qu’on était complètement crevés, » lâche Clément. Idem du côté de Sébastien Audigane, qui ajoute : « mine de rien, on a quand même navigué à des vitesses de dingos ; et forcément cela génère un peu de stress, même si on n s’en rend pas compte. Le froid aussi, cela n’aide pas non plus à bien se reposer. À présent dans le petit temps, c’est grosse sieste pour tout le monde et cela fait un bien fou. »

Beaucoup de prudence, plein de confiance

Du sommeil, des alizés sous le ciel bleu et le soleil généreux qui sévissent au large de Rio de Janeiro, et surtout des prévisions météo dont l’horizon se dégage, il n’en faut pas plus pour que la formidable équipée d’IDEC SPORT aborde la suite et fin de sa folle aventure dans les meilleures dispositions possibles, à condition de ne pas céder aux sirènes des langueurs océanes. « On n’est pas à l’abri d’un OFNI ou de commettre une erreur. Maintenant et plus que jamais, il faut continuer à naviguer propre, à bien manœuvrer, à ne pas prendre de risques avec le bateau, et à bien gérer le petit système dépressionnaire qu’on aura à la fin », souligne Clément.  À l’écoute du bateau, il n’en porte pas moins, tout comme ses compagnons de route, un regard favorable sur la suite du scénario météo qui promet à IDEC SPORT un run final à la hauteur du parcours accompli jusqu’ici.

« Cela fait un petit moment qu’on voit qu’il y a une possibilité pour nous. On devrait arriver avec un bon sud-ouest de 30 nœuds, bien crachineux. Cela va s’affiner au fil des jours. Mais effectivement, c’est un peu le scénario idéal », complète Sébastien Audigane.

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