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Sébastien Philippe (SMP Racing) : "Rouler au Mans représente un vrai défi"

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10 juin. 2018 • 22:08
par
lm@endurance-info.com
SMP Racing est forcément scruté de près aux 24 Heures du Mans. Outre le fait d'avoir dans ses rangs un certain Jenson Button, le team russe a dû faire face à une grosse sortie de piste d'une des deux BR1 aux 6 Heures de Spa. La Journée Test a permis de montrer que les BR1 étaient dans le coup. L'écurie peut s'appuyer sur la grosse expérience de ART Grand Prix qui assure le soutien technique. La structure francilienne emmenée par Sébastien Philippe fait ses débuts au Mans mais le directeur général d'ART Grand Prix et son équipe ont beaucoup travaillé en amont de la course même si le temps a manqué.L'accident de Spa a laissé des traces ?"Nous sommes rassurés car le dialogue avec Dallara est transparent. Les analyses menées par Dallara, la FIA et l'ACO sont allées dans le bon sens. La Journée Test a permis de conforter que le travail a porté ses fruits. Nous sommes une jeune équipe qui a encore des choses à tester sur l'auto."Avoir Jenson Button et Stéphane Sarrazin dans ses rangs est un plus ?"C'est une vraie chance d'avoir Jenson qui a la bonne approche de l'Endurance et qui arrive avec humilité. Il sait se faire plaisir en prenant les choses avec beaucoup de professionnalisme. Quant à Stéphane, il fait office de pilier de l'équipe. Il nous a fait progresser à pas de géants. Rouler au Mans représente un vrai défi." Vous abordez ces 24 Heures avec beaucoup de pression ?"Non car nous sommes réalistes. Ce serait irrespectueux de dire que l'on peut gagner ou faire un podium. L'auto et l'équipe ont seulement six mois. Le but est de faire la course la plus belle possible. On a tous envie de bien faire. L'équipe grandit très vite et je suis toujours étonné de leur adaptation. Être fiable prend du temps. Je préfère être dans notre position que celle de Toyota car ils n'ont pas le droit de perdre et s'ils gagnent, les gens diront que c'est normal. Une course de 24 heures est longue et tout peut arriver. Il ne faut pas croire que la place de Toyota est la plus confortable." La présence de ART Grand Prix en Endurance était forcément en LMP1 ?"Fred (Vasseur) a toujours dit qu'il était fortement intéressé par Le Mans. Le dossier SMP Racing s'est présenté et nous l'avons relevé. SMP Racing cherchait une équipe d'exploitation et les choses se sont enchaînées. Pour ma part, je garde un très bon souvenir de mes quatre saisons passées chez Onroak Automotive. Revenir avec ART Grand Prix est une belle satisfaction." Faire rouler une LMP1 est très différent d'une LMP2 ?"La catégorie LMP2 s'est nettement professionnalisée ces dernières années. Le fossé entre les deux catégories n'est pas immense mais le LMP1 autorise plus de travail sur les pièces, les pneumatiques et le développement en général. La catégorie LMP1 n'est pas du monotype. Au Mans, nous avons un staff de 55 personnes. A titre d'exemple, 5 personnes de chez AER nous suivent."Votre personnel est issu de vos programmes de monoplace ?"Tout est séparé. On a fait du recrutement mais nous avons aussi puisé dans notre effectif qui officiait en DTM. Chez ART Grand Prix, les gens peuvent passer d'un programme à un autre au fil du temps. Notre directeur technique est passé par les catégories GT, DTM, GP2 et maintenant LMP1."ART Grand Prix est connu pour avoir une belle filière de jeunes talents. Vos jeunes pilotes vous questionnent sur l'Endurance ?"Il est vrai que la discipline s'est rajeunie ces dernières années. Cependant, il faut rester lucide, tout jeune pilote rêve d'aller en Formule 1 car c'est le pinacle du sport automobile. Ceux qui bifurquent vers l'Endurance aiment ça bien plus qu'ils ne pouvaient l'imaginer avant de venir."Voir les Thomas Laurent et Julien Andlauer briller à moins de 20 ans est une bonne chose..."Thomas Laurent fait un travail exceptionnel en réussissant tout ce qu'il touche. Il a une très belle faculté d'adaptation. Il faisait encore du karting il y a quelques années et là on le retrouve en LMP1. Ce qu'il fait, il le fait bien. Julien m'épate tout autant. Depuis qu'il a intégré le giron Porsche, sa progression est constante et il fait un super boulot."

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