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Pascal Couasnon (Michelin) : "Réfléchir à ce que sera le pneu de demain"

WEC
2 avr. 2017 • 12:00
par
lm@endurance-info.com

Pascal Couasnon, directeur de la division compétition chez Michelin, suit avec intérêt cette semaine italienne à Monza. Entre le soutien des équipes LM P2 en European Le Mans Series et une présence importante en FIA WEC dans trois des quatre classes, le staff Michelin Motorsport ne chôme pas. La refonte des règles LM P2 a demandé un travail soutenu durant l'hiver, sans oublier de faire évoluer les gammes LM P1 et GTE.

"Nous sommes bien occupés dans toutes les disciplines" nous a déclaré Pascal Couasnon. "Un gros travail a été fourni en FIA WEC où les concurrents auront droit à moins de trains de pneus en LM P2 et GTE. On aime ce challenge qui est en phase avec la mobilité de demain. Il faudra boucler autant de kilomètres avec moins de pneus. En agissant de la sorte, on se positionne bien dans notre rôle de laboratoire. Cela nous demande du travail mais nous permet de valider nos technologies." Les équipes évoluant en LM P2 et GTE auront droit à quatre trains par course.

Comme la concurrence, Michelin doit anticiper les nouvelles réglementations et plancher sur l'avenir, comme le rappelle Pascal Couasnon : "On participe aux différentes réflexions sur l'avenir des différentes catégories. Il faut déjà réfléchir à ce que sera le pneu de demain."

Absent la saison dernière de la classe LM P1 non hybride, Michelin équipe à nouveau l'unique auto en piste. "Le LM P1 a vu le départ d'Audi et il faut souhaiter que d'autres constructeurs rejoignent le plateau déjà existant. Les annonces en LM P1 non hybride se multiplient et on ne peut que s'en féliciter" constate le directeur de la division compétition chez Michelin. "Cela peut vite décoller comme s'essouffler. De notre côté, nous avons fourni des efforts en LM P2 même si nous ne serons pas présents en FIA WEC cette saison. Si la performance se voit, alors les choses pourraient évoluer."

Le manufacturier pneumatique est confiant sur sa gamme 2017 : "On doit voir des améliorations de performance. A ce jour, nous avons roulé avec deux des quatre constructeurs (ndlr : Onroak et ORECA). Les nouvelles LM P2 ont plus de charge que ce qui était prévu. Les essais de Monza permettent de valider nos choix. Nous étions jusque-là un peu frileux. On veut proposer un produit de qualité tout en contenant les coûts."

En GTE, les deux manufacturiers présents ont été montrés du doigt (certainement à tort) la saison dernière. "Le FIA WEC est le laboratoire du laboratoire" tient à préciser Pascal Couasnon. "C'est très bien d'être resté en pneus confidentiels dans une réglementation ouverte. Il faut saluer le courage de l'ACO et de la FIA à ce sujet. La question est de savoir de quelle façon le pneumatique joue un rôle dans l'équilibre des autos. De notre côté, nous avons travaillé pour la réduction du nombre de pneus."

Une compétition fermée avec un seul manufacturier serait certainement plus facile à gérer pour le législateur qui n'a pas pris cette voie. "On peut garder la guerre des pneumatiques même dans une compétition fermée, comme on le voit en MotoGP" constate Pascal Couasnon. "Les équipes mettent en place des stratégies différentes et en fin de saison tout le monde applaudit des deux mains. Les neuf pilotes qui ont gagné des courses l'an passé l'ont prouvé."

Michelin doit aussi faire face à un changement de réglementation en VLN et aux 24 Heures du Nürburgring où le pneu confidentiel laisse sa place à un pneu compétition-client : "On travaille pour s'assurer de rester compétitif dans un environnement très concurrentiel. Si on peut fournir des pneumatiques qui permettent aux pilotes d'aller aussi vite qu'avec des pneus confidentiels, on ne se gênera pas. Il faut juste revoir le curseur entre constance, longévité et performance pure."

Le Japon tient aussi une place à part pour la firme de Clermont-Ferrand : "Ce championnat est extraordinaire. Le SUPER GT est certainement la série sur quatre roues la plus pointue de la planète sur le plan de la technologie. On sait qu'il faut faire face à une balance de résultats. En 2016, la Nissan/NISMO a roulé quasiment toute la saison avec 80 à 100 kg en plus."

Pour ce qui est du marché américain, Michelin est présent uniquement en GTLM dans le championnat WeatherTech SportsCar Championship sachant qu'aucune porte n'est fermée pour les autres catégories lors du prochain appel d'offres.

 

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