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Nathalie et Jean-Pascal Laurent, des parents comblés...

WEC
26 fév. 2018 • 15:00
par
lm@endurance-info.com
En regardant tourner leur fils dès l'âge de 5 ans sur la piste familiale vendéenne, les parents de Thomas Laurent ne se doutaient certainement pas qu'à 20 ans, 2 mois et 11 jours que leur fils serait au départ des 24 Heures du Mans dans la catégorie reine. Deuxième de l'épreuve en juin 2017 après avoir mené la course, le natif des Sables-d'Olonne est passé du statut de pilote Bronze à Gold en seulement trois ans. Jean-Pascal et Nathalie, ses parents, ont suivi pas à pas l'ascension de leur fils qui a toujours plus rêvé de 24 Heures du Mans que de Formule 1."Tout s'est vite enchaîné," nous a déclaré Jean-Pascal lors de la soirée de fin de saison de Thomas organisée aux Sables-d'Olonne. "Thomas a toujours suivi Le Mans. Il avait des posters de la Peugeot 908 quand moi j'en avais de la 905. Les temps changent (rires). La famille est passionnée d'endurance depuis bien longtemps. Dès ses années karting, Thomas a rêvé d'endurance. Il a bouclé deux tests en Formule 4 dont il est sorti plus ou moins satisfait. Pour percer en monoplace, il faut beaucoup d'argent, ce que nous n'avions pas. Une fois la Coupe du Monde KZ2 en poche, Thomas s'est vite tourné vers le prototype. La rencontre avec David (Cheng) et Rémy (Brouard) a été primordiale.""Dès qu'il a mis les pieds en Endurance, Thomas a beaucoup aimé le partage des  informations lors des debriefings" poursuit Nathalie, sa mère. "Rouler avec des coéquipiers ne lui a pas posé le moindre problème. Il a découvert la discipline en terre inconnue à l'autre bout du monde en Asian Le Mans Series."Thomas a de suite été pris en charge par Ho-Pin Tung, pilier du David Cheng Racing, comme l'explique son père : "Ho-Pin, par ailleurs un excellent pilote, a suivi Thomas dès le début en le prenant sous son aile. Il a joué le rôle paternel dans le paddock. Thomas a d'abord eu un test sur une Ligier CN du Graff à Magny-Cours avant de tester la JS P3 où était présent Olivier Pla. Il a ensuite pris directement le chemin vers l'Asie."On a tout entendu lors du passage de Thomas Laurent d'un karting à une LMP3 mais le talent n'a pas d'âge. Max Verstappen l'a prouvé en Formule 1. Greg Wheeler, ingénieur du Jackie Chan DC Racing, a vite vu en Thomas un jeune prodige, comme le souligne son père : "Thomas n'a pas eu le temps de beaucoup se préparer avant ses débuts en Asian. Malgré cela, il est toujours resté zen. C'est aussi ce qui fait partie du talent. Greg, qui a bien connu Max Verstappen, a eu un ressenti identique." La famille Laurent a pris la direction de l'Asie lors de la saison 2015/2016 avant de retrouver les circuits européens pour l'European Le Mans Series avec une victoire sur le grand circuit des 24 Heures du Mans. "La victoire au Road to Le Mans a servi de déclic" précise Jean-Pascal Laurent. "Thomas est littéralement tombé amoureux du circuit. Le Mans a toujours été particulier pour lui : Coupe de France, Championnat de France, Coupe du Monde. Personnellement, c'est toujours un sentiment particulier quand j'arrive au Mans." Les 24 Heures du Mans 2017 restent bien entendu dans les esprits des parents du récent champion Asian Le Mans Series, comme le rappelle son père encore ému : "On ne s'est pas vu tout de suite après l'arrivée mais on a beaucoup pleuré. Un podium aux 24 Heures du Mans à 19 ans après avoir mené la course, c'est quand même quelque chose." Sa mère poursuit : "On a mis une semaine à s'en remettre. On ne voulait pas le déranger durant la semaine du Mans. Nous avions un camping-car dans le Technoparc et il passait nous voir quand il le souhaitait."Être parent de pilote est forcément stressant même quand on a une activité professionnelle liée au sport automobile. "Au début, on a forcément eu un peu peur mais tout s'est parfaitement passé" expliquent Jean-Pascal et Nathalie Laurent. "On doit beaucoup à l'équipe et Tug (Tugdual Rabreau, partenaire des débuts de Thomas, ndlr). Sans lui, rien n'aurait été possible. Thomas a été au bon endroit au bon moment en rencontrant les bonnes personnes. Ce qui est sûr, c'est que le talent ne s'achète pas."Si le père, en passionné de sport automobile, n'hésite pas à regarder les caméras embarquées de son fils dès qu'il le peut, la mère ne fait que regarder d'un oeil. "Thomas ne va jamais au clash en piste comme dans la vie de tous les jours", précise la maman. La seule friction du jeune pilote en piste avec un adversaire s'est passée en karting face au fils d'un autre pilote LMP2.Les parents de Thomas vont maintenant suivre leur fils au Paul Ricard et aux 24 Heures du Mans."Il faut le laisser voler de ses propres ailes," sourit le papa. "Je vis mon rêve à travers mon fils. La première fois que je suis rentré dans le stand au Mans, j'ai presque pleuré. C'est une belle histoire. Cette année, il va forcément être regardé mais je n'ai pas d'inquiétude particulière. En 2017, on a eu peur que les choses aillent un peu vite car on ne savait pas s'il allait supporter toute la pression. Thomas est calme et ne joue pas, c'est ce qui fait sa force. Il n'a pas changé de personnalité."2018 passera par le Championnat du Monde d'Endurance de la FIA sur une Rebellion R13 en compagnie de Mathias Beche et Gustavo Menezes. Le jeune vendéen rajoutera à son menu l'European Le Mans Series sur une ORECA 07 managée par Algarve Pro Racing. C'est d'ailleurs lui qui a fortement contribué à en place le programme européen.

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