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Karim Ojjeh : "Oublions le développement aéro"

Divers
2 nov. 2017 • 12:00
par
lm@endurance-info.com
En sept participations aux 24 Heures du Mans, toutes sur une LMP2, Karim Ojjeh a terminé 2e en 2005 l’année de ses débuts au Mans avant de remporter la course en 2011 pour sa dernière apparition. Pur gentleman driver, Karim Ojjeh n’a pas pour autant quitté les circuits puisqu’on le retrouve en GT3 depuis son départ du LMP2, aussi bien en Blancpain Endurance Cup qu’en Blancpain GT Sports Club. Le Genevois d’adoption a toujours milité pour que la catégorie LMP2 reste le terrain de jeu favori des gentlemen, ce qui devient de moins en moins le cas. Les constructeurs LMP1 se font rares et les pilotes professionnels trouvent refuge dans une catégorie LMP2 qui devient de plus en plus professionnelle.Karim Ojjeh a tenu à nous donner son sentiment sur la place des gentlemen dans l’échiquier LMP2. « Selon moi, le LMP2 a perdu son objectif général d’être une catégorie de gentlemen, » nous a confié le vainqueur LMP2 des 24 Heures du Mans 2011. « Vu la présence accrue de pilotes professionnels, il est impossible de faire venir des gentlemen. Il suffit de voir les équipages. D’autres pilotes de ma génération font un constat identique. J’ai toujours poussé pour avoir deux Bronze dans un équipage. Quatre pilotes ont soulevé le sujet au cours des deux derniers mois. J’ai toujours aimé les prototypes mais on tend vers le GTE en catégorie reine. »« Tous les constructeurs sont en GTE mais aujourd’hui ce n’est pas la catégorie reine, » poursuit le Suisse. « Peut-être faut-il prendre la décision de ralentir, voire de supprimer les LMP2 d’ici trois ans et mettre le LMP3 à la place. C’est compliqué de voir des prototypes engagés par des équipes privées aller plus vite que les GT des constructeurs. Les coûts doivent de toute façon être revus à la baisse. Le LMP2 est devenu bien trop cher à financer. Les prix ne cessent de monter et une partie du problème du sport automobile est bien là.  Bien sûr que j’aimerais revenir au Mans mais c’est devenu tellement cher. Je suis parti car les règles n’étaient pas stables. »Le champion European Le Mans Series 2011 tire la sonnette d’alarme : « Il doit y avoir un vrai tour de table pour que nous, les gentlemen, puissions revenir dans le jeu. Il faut oublier le développement aéro qui n’a plus lieu d’être. La technologie des voitures de course doit pouvoir être exploitée dans les voitures de tous les jours. Les plus grandes villes veulent bannir les voitures d’ici vingt ans. Les Chinois investissent dans l’électrique. Sur la partie thermique, les Européens ont trop d’avance. Il faut commencer à réfléchir à l’électrique/thermique. Il faut voir l’industrie automobile dans son contexte actuel. »Depuis son retrait de la catégorie prototype, Karim Ojjeh a trouvé refuge en GT3 où il a croisé le fer cette année contre des pilotes qui ont eux aussi disputé les 24 Heures du Mans, à l’instar d’Anthony Pons, Claude-Yves Gosselin ou Piergiuseppe Perazzini : « J’ai trouvé mes marques en GT3 et 2017 m’a permis de mieux appréhender la BMW M6 GT3 en Blancpain GT Sports Club. Avant cela, j’ai roulé en Blancpain Endurance Cup où il y avait de 12 à 15 autos. La catégorie Am est descendue à 5. Stéphane Ratel a changé les choses et je n’exclue pas de revenir en Blancpain Endurance Cup la saison prochaine. »

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